Philou, détective privé
2012
Lorsque le président du CPAS de Saint-Gilles m'a proposé de mettre sur pied un projet photographique à la résidence des Tilleuls, la forme qu'il allait prendre s'est immédiatement imposée à moi. N'y résident pas, je ne me sentais pas capable de le décrire avec la justesse nécessaire ; j'ai donc demandé aux résidents eux-mêmes de le photographier et d'ainsi être les acteurs de la construction de leur image.
Six personnes ont ainsi accepté de photographier leur quotidien à l'aide d'appareils photographiques jetables. Chacune d'entre elles m'a livré une petite histoire, forcément subjective. Celle-ci se nourrit parfois d'un rayon de soleil capturé depuis l'une des fenêtres de la résidence, de la mémoire d'un repas d'exception partagé avec un proche ou des frasques du chat Philou dans le jardin...
Ces six personnes ont, par l'intermédiaire de leurs images, partagé un petit morceau de leur intimité. Je voulais qu'il y ait une contrepartie. Je leur ai donc proposé de réaliser pour elles une photographie de leur choix. Une image qu'elles aimeraient voir orner le mur de leur chambre. Un cliché qui fasse simplement plaisir. Je me suis ainsi retrouvée sur les routes belges, à la recherche d'un hôtel plein de souvenirs à Nieuwpoort, d'un coucher de soleil à Durbuy ou d'une statue miniature de Claude François à Hoeilaart.
Le résultat peut être vu comme un double portrait, même si on n'aperçoit presque jamais le visage des photographes. Nos images disent déjà tellement sur nous.